Papillons Noirs

 PAPILLONS NOIRS

C'est en référence à la fois à Serge Gainsbourg compositeur du morceau « Les papillons noirs », et à Bijou, responsables d'une version de ce même morceau en 1978 que le groupe marseillais s'est formé fin 1982.

Issu de la fusion de 2 groupes, il est formé à l'origine par Patrick Matteis, guitare/chant, venant du groupe « Carol », de Daniel Sani, basse/chant et de François Dillier batterie tous deux venant du groupe « Syphus ».

Les deux groupes avaient déjà joué ensemble dans des concerts de patronage et de lycée depuis 1978 et répétaient au même endroit avenue de la corse (dans un entrepôt de matériel de télévision baptisé « la Cage aux Fauves » ) depuis environ un an.

En septembre 1982, Syphus et Carol étant en perte de vitesse, le trio se forme en prévision d'un concert au Centre social du Vallon des Auffes, le 11 décembre 1982. Le répertoire se compose alors essentiellement de reprises : « Si tu dois partir » (Bob Dylan via Bijou), « Batman » (via Jam), « Dansons » (Chris Montez via S.Vartan, via Marie France), Hurt By Love (Chris Speeding), ....

Pour ce premier concert ils prennent des pseudos étonnants : Dr Souffrance à la guitare, Riri Glandouze à la basse, et Mesquin Langoisse à la batterie. Un concert mémorable au dire du public d'amis montrant notamment Riri Glandouze se cassant la figure en voulant sauter en l'air et Dr Souffrance taper sa guitare par terre, dans la tradition scénique des Who, influence majeure du groupe.

Suite à ce concert, les Papillons noirs font la connaissance des Bootleggers à l'occasion du festival rock ayant  lieu à la salle St Georges dans le 7ème. Ils prévoient de jouer ensemble le 4 mars 1983 dans la mythique salle du Flipper, rue Grignan. Pour l'occasion, définitivement expulsés de « La Cage aux Fauves » pour nuisance sonore, ils investissent un cabanon de famille à Gréasque pour préparer ce concert. A ce moment là et jusqu'à la fin des Papillons Noirs , ils disposent d'un sonorisateur/homme à tout faire Philippe Pace. 

A l'affiche du Flipper on retrouve donc le même soir le trio mods les « Ragazzi » (remplaçant au pied levé les Cherubs), les « Bootleggers » et les  « Papillons noirs ». Jeu de scène énergique pour les Papillons noirs avec perforation de caisse claire et décapitage de prise jack.

Le groupe répète ensuite quelque temps dans les incontournables locaux du « Tilt » avec le groupe « Profile », sympathisant avec le batteur Claude Barles.

Ils souhaitent effectuer alors des enregistrements. Les Bootleggers ayant un local de répétition avec cabine à la Penne su Huveaune, la première séance d'enregistrement a lieu là bas sur 4 pistes, où ils mettent en boîte des compositions pop signées Patrick Matteis, très différentes de la violence de leur prestations scéniques.

C'est avec ces maquettes qu'ils décident de « monter » à Paris au printemps 1983.

Des contacts positifs s'établissent avec les éditions « Chapell ».

Malgré cela, François le batteur décide d'arrêter et est remplacé par Thierry Guaraccino, en tant que batteur mais aussi chanteur.

Le nom des Papillons noirs devient alors plus un collectif d'enregistrements de compositions qu'un groupe de scène.

C'est sous cette formule qu'ils enregistrent une nouvelle série de maquettes durant l'hiver 83/84 avec des voix féminines en lead choisies parmi des amies, ainsi que Fabienne, la soeur de Thierry. Ces maquettes signées pour la plupart par Patrick, mais aussi Thierry, sont a nouveau proposées aux contacts parisiens. Elles le seront aussi à Marie Alcazar, qui vient de quitter « Ici Paris », et qui est très intéressée par les compositions. C'est elle qui leur présente l'éditeur Jacques Wolfson, des éditions Alpha, également interéssé.

Nouvelle série d'enregistrements sur leur 4 pistes, chantés essentiellement par Thierry cette fois, dans des styles divers, dont un « Funky rock » !!

Cette avalanche de création, dans des styles hétérogènes sous des formules différentes, ont probablement joué en leur défaveur pour l'éventualité d'une signature, diversité renforcée par une dernière série de maquettes avec Thierry en lead, enregistré cette fois dans un box de voiture de la Rouvière loué pour l'occasion !!

Aucune signature n'étant en vue, Thierry prend ses distances en automne 84, et est remplacé à la batterie par leur copain du « Tilt », Claude Barles.

Daniel de son côté reprend ses études, mais tient malgré tout le chant lead pour les dernières maquettes du groupes durant l'hiver 84/85, enregistrées à nouveau dans les locaux de répétition de la Penne sur Huveaune. Les compositions sont alors très pop, et ambitieuses au niveau des arrangements, malgré les limites imposées par le 4 pistes. En même temps ils remontent une formule live beaucoup plus brutale avec Claude, Patrick et Daniel, qui leur permet de jouer notamment en plein air à La Ciotat au printemps 1985.

Mais le manque de concrétisation professionnelle aura raison du groupe et chacun poursuivra son chemin musical, avec des croisements multiples des différents protagonistes.

Patrick Matteis, Thierry Guaraccino, et Philippe Pace vont créer le collectif « Clubland » qui signera un temps chez CBS en vue d'un single « Sally »qui ne sortira jamais. Ce collectif montera un studio du même nom à Marseille (où enregistreront par exemple Still Life, les Ragazzi, ..). En même temps Patrick à la guitare, Philippe au chant, Daniel à la basse et Claude à la batterie feront les beaux jours du Maybe Blues et de la Maison Hantée sous le nom des « Spiders » dans un  style plus 70's.

Ensuite, Patrick et Philippe, définitivement installés à Paris monteront le groupe « Spike », qui tourne toujours, ainsi que les éditions Daruma. C'est chez Daruma que Philippe sortira plusieurs albums sous le nom de Phil Pace.

Claude Barles jouera quelque temps avec Henri Sanchez (ancien chanteur des Bootleggers). Il sortira ensuite un album de pop française chez Daruma sous le nom de Clyde.

Thierry Guaraccino est devenu producteur. Il a produit notamment le dernier album de Matmatah « la Cerise »

Daniel Sani, avec François Dillier, le premier batteur, ont monté le groupe mod « les Imposters », devenus ensuite « les Mockers », qui jouent encore quand ils ne sont pas dissous. Daniel joue également sous le nom de Dan Imposter dans les « Banana's Grapes Bunker Undersound » , participe au concept « Stereoscope Jerk Explosion » et est parfois toléré au sein des « Zebra Skies » comme bassiste.